« Je constatais que mes étudiants faisaient de plus en plus de fautes dans leurs écrits, tout en n’ayant aucune conscience de l’impact que cela pouvait produire sur leurs recruteurs ! » Cette observation a conduit Christelle Martin-Lacroux, enseignante-chercheuse à l’institut universitaire de technologie (IUT) de Toulon-Var, à consacrer sa thèse en sciences de gestion à « l’appréciation des compétences orthographiques en phase de présélection des dossiers de candidature ».
CV et réseaux sociaux à l’épreuve
Et les résultats de ses recherches sont des plus probants : à expérience égale, un CV présentant des fautes a trois fois plus de chances d’être écarté qu’un CV à l’orthographe impeccable. Tout aussi frappant, les candidats sont encore plus sévères que les recruteurs concernant la bonne maîtrise de la langue française.
« C’est ce que j’ai appelé “le paradoxe de l’orthographe”, explique Christelle Martin-Lacroux. Même s’ils n’ont pas toujours les compétences pour écrire correctement, les candidats ont intégré l’importance de l’orthographe dans le cadre professionnel. »Et le panel questionné par la chercheuse estime que la non-maîtrise de l’orthographe est un signe de laxisme, de défaut de politesse vis-à-vis du recruteur, voire de manque d’intelligence.
Quant aux recruteurs, « ils sont à la recherche d’indices de fond, comme de forme, pour déterminer l’employabilité des candidats, analyse la spécialiste d’économie et de gestion commerciale. La présence de fautes d’orthographe peut les décourager de rencontrer le candidat. »
Et il n’y a pas que le CV ou la lettre de motivation qui sont passés au crible. Selon une enquête menée par RégionsJob en 2013, sur les 60 % de recruteurs qui étudient les profils des candidats sur les réseaux sociaux, 71 % repartent avec un a priori négatif face à des fautes. Un point de crispation très franco-français, puisque Christelle Martin-Lacroux a constaté que les Anglo-Saxons sont beaucoup moins exigeants concernant les compétences langagières.
L’orthographe à la peineLa maîtrise de l’orthographe est un débat récurrent, ces dernières années, parmi les pédagogues. Plusieurs études ont en effet démontré une baisse générale du niveau des Français. Selon une enquête menée par le Projet Voltaire, qui publie son deuxième baromètre sur les liens des Français à l’orthographe, en 2016 les sondés maîtrisaient 43,25 % des règles de l’orthographe, contre 51 % en 2010.
Une baisse dont la cause ne fait pas l’unanimité, mais qui semble déterminée par plusieurs facteurs, comme la difficulté du français ou l’évolution des méthodes d’apprentissage. Christelle Martin-Lacroux note également un certain assouplissement des critères de notation des enseignants : « En 2015, l’académie d’Aix-Marseille avait ainsi donné comme consigne aux examinateurs du baccalauréat général de n’enlever que deux points s’ils corrigeaient des copies présentant au moins dix fautes graves par page. »
CV et réseaux sociaux à l’épreuve
Et les résultats de ses recherches sont des plus probants : à expérience égale, un CV présentant des fautes a trois fois plus de chances d’être écarté qu’un CV à l’orthographe impeccable. Tout aussi frappant, les candidats sont encore plus sévères que les recruteurs concernant la bonne maîtrise de la langue française.
« C’est ce que j’ai appelé “le paradoxe de l’orthographe”, explique Christelle Martin-Lacroux. Même s’ils n’ont pas toujours les compétences pour écrire correctement, les candidats ont intégré l’importance de l’orthographe dans le cadre professionnel. »Et le panel questionné par la chercheuse estime que la non-maîtrise de l’orthographe est un signe de laxisme, de défaut de politesse vis-à-vis du recruteur, voire de manque d’intelligence.
Quant aux recruteurs, « ils sont à la recherche d’indices de fond, comme de forme, pour déterminer l’employabilité des candidats, analyse la spécialiste d’économie et de gestion commerciale. La présence de fautes d’orthographe peut les décourager de rencontrer le candidat. »
Et il n’y a pas que le CV ou la lettre de motivation qui sont passés au crible. Selon une enquête menée par RégionsJob en 2013, sur les 60 % de recruteurs qui étudient les profils des candidats sur les réseaux sociaux, 71 % repartent avec un a priori négatif face à des fautes. Un point de crispation très franco-français, puisque Christelle Martin-Lacroux a constaté que les Anglo-Saxons sont beaucoup moins exigeants concernant les compétences langagières.
L’orthographe à la peineLa maîtrise de l’orthographe est un débat récurrent, ces dernières années, parmi les pédagogues. Plusieurs études ont en effet démontré une baisse générale du niveau des Français. Selon une enquête menée par le Projet Voltaire, qui publie son deuxième baromètre sur les liens des Français à l’orthographe, en 2016 les sondés maîtrisaient 43,25 % des règles de l’orthographe, contre 51 % en 2010.
Une baisse dont la cause ne fait pas l’unanimité, mais qui semble déterminée par plusieurs facteurs, comme la difficulté du français ou l’évolution des méthodes d’apprentissage. Christelle Martin-Lacroux note également un certain assouplissement des critères de notation des enseignants : « En 2015, l’académie d’Aix-Marseille avait ainsi donné comme consigne aux examinateurs du baccalauréat général de n’enlever que deux points s’ils corrigeaient des copies présentant au moins dix fautes graves par page. »