
Après avoir vu l’apparition de la langue française, son évolution au Moyen Âge et son implantation pendant la Renaissance, voyons maintenant son histoire récente. Durant ces derniers siècles, la langue française s’est enrichie, nationalisée et même mondialisée. Le français classique est devenu le français moderne, qui s’est transformé en français contemporain.
Le français moderne : la nationalisation de la langue française
Au dix-huitième siècle, juste avant la Révolution française, seul un petit quart de la population française manie la langue française. L’unification du français, commencée par Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord et continuée par Jules Ferry, avait un seul et même but. Cette politique d’unification visait à créer une seule langue française qui serait utilisée sur tout le territoire français. Avec l'école laïque, gratuite et obligatoire, dans laquelle l'enseignement se fait évidemment en français, Jules Ferry souhaite faire régresser le patois sur la totalité du territoire.
Ainsi, le français s’impose rapidement et efficacement dans la plupart des régions, notamment celles où les deux dialectes que sont le francoprovençal et la langue d’oïl sont utilisés. Cependant, des solutions peu catholiques sont employées pour supprimer des dialectes tels que le breton, l’occitan ou encore le basque. En effet, de jeunes élèves subissent de multiples humiliations physiques.
Le français moderne : l’internationalisation de la langue française
Au dix-huitième siècle, la langue française n’avait pas uniquement une portée nationale. En effet, elle était également la langue véhiculaire du territoire européen. Elle demeure souvent pratiquée dans les cours européennes et, surtout, c'est en français que communiquent les différents peuples européens. En outre, la langue française est la langue de la diplomatie et elle est aussi extrêmement importante dans de nombreux secteurs touchant les techniques, les sciences, mais également l’art. De Moscou à Lisbonne, on lit le français, du Rabelais par exemple.
Cependant, un concurrent de poids va faire son apparition : l’anglais. Effectivement, le mouvement du siècle des Lumières en Angleterre, surtout dans les secteurs de l’économie et de la politique, va imposer l’anglais comme une langue de premier plan. Ce dernier va aussi enrichir le français avec une multitude de termes empruntés tels que "bifteck", "budget", "club", "humour", "importer", "meeting" ou encore "punch"… et "spleen" !
Du français moderne au français contemporain : l’enrichissement du français
Au dix-neuvième siècle, la codification de la langue française est totale. Elle s’effectue notamment grâce aux Romantiques, qui manient des mots "nobles", et grâce aux écrivains réalistes qui utilisent le nouveau lexique issu de la révolution industrielle. Il s’agit notamment de termes liés aux moyens de transport ou encore au domaine de la médecine. Il ne faut pas oublier non plus la multitude de dictionnaires qui paraissent pendant cette période et qui vont simplifier grandement la langue.
Au vingtième siècle, c'est toujours le français, c'est-à-dire la langue commune, qui bénéficiera des nouvelles techniques et méthodes, permettant une diffusion beaucoup plus large grâce notamment à la radio ainsi qu’à la télévision. Ces différents médias ont largement contribué à l'uniformisation de la langue, autant en ce qui concerne le vocabulaire qu'au niveau de la prononciation. D’ailleurs, cette dernière a tendance à devenir de plus en plus neutre. Les parlers régionaux sont de plus en plus délaissés. Doit-on pour autant affirmer que, pendant cette période, le français a perdu lentement sa richesse et sa variété ?
Pour conclure, relevons que la langue française est la plus germanique de toutes les langues romanes. Son histoire commence avec l'évolution du latin utilisé en Gaule et son enrichissement continu par l'apport des langues voisines au fil du temps.