
Nous avons déjà vu ensemble les origines de la langue française ainsi que son évolution au cours du Moyen Âge. Abordons ici son histoire à la Renaissance. C’était la période du français dit "classique", précédant celle du français moderne, qui fut utilisé pendant la Renaissance et jusqu’au dix-huitième siècle.
La langue française : néologisme foisonnant mais problèmes récurrents
Pendant la Renaissance, la société cultivée continue d’apprendre majoritairement le grec ancien et le latin. Les emprunts lexicaux sont nombreux et se font notamment au grec. Avec le rayonnement culturel de notre voisin, l’Italie, les emprunts lexicaux à l’italien sont devenus foisonnants, avec plus de 2 000 mots "importés". Parmi eux, on note notamment des termes tels que "balcon", "pantalon", "carnaval", "carrosse", "courtisan", "façade", "moustache", "caleçon", "sonnet", "caresse", "sentinelle" ou encore "brave". Le même phénomène est observé envers la langue espagnole avec des termes comme "fanfaron", "mascarade" et "bizarre".
La langue française est alors dans une époque de transformation. Apparaissent de nouveaux modes de création lexicale à partir d’infinitifs, par suffixation ou préfixation, ou encore par juxtaposition adjectivale. Or, quelques freins empêchent la langue de progresser : le manque d’ouvrages, la présence des dialectes ou encore la non-uniformisation de l’orthographe.
Le français : la langue nationale
C’est en 1539 qu’un événement d’une importance capitale survient alors. Il s’agit de l’édit de Villers-Cotterêts. Signé par François Iᵉʳ, il donne un statut définitif au français et l’impose comme langue d’administration et de droit. C’est un coup de grâce au latin, mais surtout à l’occitan. En effet, dans le sud du royaume, ce dernier est déjà en net recul depuis plusieurs siècles. De son côté, l’Église catholique proteste avec virulence contre la pression exercée envers le latin. Or, la Bible et l’Évangile sont tout de même traduits en français. Pour l’anecdote, il faut savoir qu’un autre élément de grande importance a été créé par ce document. Il s’agit ni plus ni moins de l'état civil. C'est en effet au moyen de cet édit que François Iᵉʳ demande aux curés de France de tenir un registre des naissances.
Un autre événement augmente la diffusion de la langue française : l’imprimerie. En effet, la Renaissance est une grande époque d’invention et d’ingéniosité. Ainsi, l’imprimerie permet une diffusion beaucoup plus large du savoir et de la langue.
Le rayonnement du français : du français classique au français moderne
Pendant la Renaissance, une multitude de savants prirent l'habitude d'écrire en français, de même que des écrivains renommés tels que Du Bellay ou bien Ronsard. Dans son texte Défense et illustration de la langue française, rédigé en 1549, Joachim Du Bellay parle de l'utilisation du français dans le domaine de la poésie. D’ailleurs, il conseille des emprunts aux langues étrangères, en adaptant les mots choisis au français. C’est seulement à la fin du seizième siècle que le français devient une véritable langue littéraire. Elle permet alors de transmettre les connaissances et les savoirs de la science. C’est à cette époque que l'on peut presque commencer à parler de français "moderne" tel que nous le connaissons de nos jours : compréhensible sans aucune traduction. Cependant, le français reste quasi ignoré du peuple. Cette langue structurée ne concerne que les nobles, les bourgeois ou encore les lettrés.
Sur le continent européen, la langue française devient progressivement la langue diplomatique. Elle remplace le latin dans les traités entre États comme le traité d'Utrecht ou le traité de Rastatt de 1714, conclu entre Charles VI et Louis XIV, le Roi-Soleil. À la veille de la Révolution française, on estime que seul le quart de la population française utilise et sait manier français. En effet, le reste de la population parle uniquement les langues régionales.
Nous verrons la suite de la passionnante histoire de la langue française avec dans la prochaine publication : "Le français moderne".
La langue française : néologisme foisonnant mais problèmes récurrents
Pendant la Renaissance, la société cultivée continue d’apprendre majoritairement le grec ancien et le latin. Les emprunts lexicaux sont nombreux et se font notamment au grec. Avec le rayonnement culturel de notre voisin, l’Italie, les emprunts lexicaux à l’italien sont devenus foisonnants, avec plus de 2 000 mots "importés". Parmi eux, on note notamment des termes tels que "balcon", "pantalon", "carnaval", "carrosse", "courtisan", "façade", "moustache", "caleçon", "sonnet", "caresse", "sentinelle" ou encore "brave". Le même phénomène est observé envers la langue espagnole avec des termes comme "fanfaron", "mascarade" et "bizarre".
La langue française est alors dans une époque de transformation. Apparaissent de nouveaux modes de création lexicale à partir d’infinitifs, par suffixation ou préfixation, ou encore par juxtaposition adjectivale. Or, quelques freins empêchent la langue de progresser : le manque d’ouvrages, la présence des dialectes ou encore la non-uniformisation de l’orthographe.
Le français : la langue nationale
C’est en 1539 qu’un événement d’une importance capitale survient alors. Il s’agit de l’édit de Villers-Cotterêts. Signé par François Iᵉʳ, il donne un statut définitif au français et l’impose comme langue d’administration et de droit. C’est un coup de grâce au latin, mais surtout à l’occitan. En effet, dans le sud du royaume, ce dernier est déjà en net recul depuis plusieurs siècles. De son côté, l’Église catholique proteste avec virulence contre la pression exercée envers le latin. Or, la Bible et l’Évangile sont tout de même traduits en français. Pour l’anecdote, il faut savoir qu’un autre élément de grande importance a été créé par ce document. Il s’agit ni plus ni moins de l'état civil. C'est en effet au moyen de cet édit que François Iᵉʳ demande aux curés de France de tenir un registre des naissances.
Un autre événement augmente la diffusion de la langue française : l’imprimerie. En effet, la Renaissance est une grande époque d’invention et d’ingéniosité. Ainsi, l’imprimerie permet une diffusion beaucoup plus large du savoir et de la langue.
Le rayonnement du français : du français classique au français moderne
Pendant la Renaissance, une multitude de savants prirent l'habitude d'écrire en français, de même que des écrivains renommés tels que Du Bellay ou bien Ronsard. Dans son texte Défense et illustration de la langue française, rédigé en 1549, Joachim Du Bellay parle de l'utilisation du français dans le domaine de la poésie. D’ailleurs, il conseille des emprunts aux langues étrangères, en adaptant les mots choisis au français. C’est seulement à la fin du seizième siècle que le français devient une véritable langue littéraire. Elle permet alors de transmettre les connaissances et les savoirs de la science. C’est à cette époque que l'on peut presque commencer à parler de français "moderne" tel que nous le connaissons de nos jours : compréhensible sans aucune traduction. Cependant, le français reste quasi ignoré du peuple. Cette langue structurée ne concerne que les nobles, les bourgeois ou encore les lettrés.
Sur le continent européen, la langue française devient progressivement la langue diplomatique. Elle remplace le latin dans les traités entre États comme le traité d'Utrecht ou le traité de Rastatt de 1714, conclu entre Charles VI et Louis XIV, le Roi-Soleil. À la veille de la Révolution française, on estime que seul le quart de la population française utilise et sait manier français. En effet, le reste de la population parle uniquement les langues régionales.
Nous verrons la suite de la passionnante histoire de la langue française avec dans la prochaine publication : "Le français moderne".